Dans le Sud-Kivu, les rebelles du M23/Rwanda ont été signalés à Luciga, près d’une mine d’or de la RDC

SLK News
SLK NewsMédia
Dans le Sud-Kivu, les rebelles du M23/Rwanda ont été signalés à Luciga, près d’une mine d’or de la RDC
Après des affrontements avec les wazalendo (groupe d’autodéfense congolais), les rebelles du M23/Rwanda ont pris possession mardi 6 mai du village de Luciga, chefferie de Luhwinja (territoire de Mwenga) a révélé un article d'actualité CD.
Il s'agit d'une zone riche en minerais en grande majorité de l’or. Une société canadienne nommée BANRO y opère également.
D’après des sources locales, les rebelles du M23/Rwanda ont pris le village de Luciga, Ngando, Kabalole, Luduha et Idudwe. Des autorités locales ajoutent que les rebelles ont des renforts humains et d’avantages de munitions. Ces derniers se sont déployés sur le site Twangiza mining.
En novembre 2021, selon la plateforme Talatala, des députés ont adopté un rapport de la mission d’enquête parlementaire sur l’exploitation illicite des mines dans le territoire Mwenga.
Ce rapport dénoncait l’exploitation illégale des ressources minières à Mwenga par des entreprises chinoises et la “violation du code minier par certains titres détenus illégalement par Banro et ses filiales.” Cette initiative exigeait également que des mesures soient prises contre les autorités civiles et militaires à cause de ces exploitations illicites.
Le rapport mettait aussi en lumière les conséquences du désordre autour du site minier :
  • un manque de contrôle des ressources minières
  • un manque de clarté dans les documents officiels
  • la destruction de l’environnement
  • le mépris des communautés locales
En novembre 2024, l’ONG Best a organisé une journée de réflexion sur l’exploitation minière. Le constat reste le même : les sociétés étrangères travaillent dans l’illégalité mais personne ne les arrête. Il devient urgent que les intérêts des populations soient enfin placés au centre de l’action publique. La persistance de cette misère s’explique également par le manque de véritables décideurs et protecteurs de la nation.
La militante et porte-parole d’Urgences Panafricanistes Maud-Salomé Ekila a tenu à rappeler l’hypocrisie de la diplomatie de Washington et les horreurs vécues par le passé par les habitants de Luhwindja. Son inquiétude se dirige aussi vers les enfants, toujours premières cibles avec les femmes en période de conflits.
Blog Post Image
Blog Post Image
Face à l’avancée du M23/Rwanda dans l’est de la République démocratique du Congo dans des territoires stratégiques riche en minerais, quel est le sens des accords de paix entre la RDC et le Rwanda conduit par les Etats-Unis ?
Pourtant l’accord prévoit :
  • un cessez-le-feu immédiat
  • le retrait des troupes rwandaises du sol congolais
  • la fin des soutiens aux groupes armés
  • un processus de désarmement des milices
  • le retour des déplacés
  • l’accès aux minerais critiques de la RDC par les entreprises américaines ...
Est-ce que cet accord est aussi un moyen de stabiliser certaines zones au profit de l’économie de Washington ? Dans un article de TV5 Monde, Bob Kabamba, politologue a précisé que “Alphamine, une entreprise installée à Walikale produit 6% de l’étain mondial.” Ce qui en fait un “site stratégique” pour l’administration américaine.
Ces accords économiques devraient profiter à la RDC avec l’investissement de milliards de dollars de sociétés américaines dans les mines congolaises.
Du côté du Rwanda, il s’agira du “développement des capacités de traitement, de raffinage et de commericalisation des minerais.” (Source RFI).
Du côté de la population ?
C’est justement la grande absente dénoncée par la société civile qui estime ne pas être associée aux discussions organisées par Washington.
Le 29 avril, une lettre ouverte rédigée par environ 40 intellectuels, militants des droits humains et personnalités de la société civile notamment le Prix Nobel de la paix Dr Denis Mukwege a été adressée au président Félix Tshisekedi.
Selon eux, des consultations nationales doivent être organisées et la paix ne doit pas être bâtie en bradant les ressources naturelles de la RDC. Ils estiment aussi qu’un accord sans faire appel au Parlement constitue une violation de la Constitution. (Source actualité CD).
“Nous vous exhortons Monsieur le président, à ne pas brader nos ressources, et celles des générations futures au régime de Kigali dans le cadre de l’intégration économique régionale en gestation promue sous l’égide du parrain américain.” (Extrait tiré de la lettre ouverte des militants des droits humains au président congolais.)
Blog Post Image
Blog Post Image
Blog Post Image
Crédit photo couverture : “Mine d’or à ciel ouvert de Twangiza à environ 45 km au sud-ouest de Bukavu” © Daniel Michombero

Avez-vous aimé cet article?

Laissez-nous un commentaire !